Mercredi 7 janvier 3 07 /01 /Jan 07:30
 

Je pensais pendant le trajet à cette excitation que ressentait Aurélie, savait elle qu’elle n’était pas la seule à la ressentir. Que toute une population bien spécifique masculine et féminine aimait porter un plâtre. La plupart d’entre eux gardait cet attrait pour eux, pensant qu’ils étaient seuls, d’autres plus expressifs pratiquaient le plâtre en l’appliquant eux même pour de très courtes périodes. Je me demandais si je pouvais lui en parler sans me dévoiler complètement, là était le point embarrassant de la plus part d’entre nous dont la principale peur est l’incompréhension totale ou faire l’objet d’une moquerie générale… Je me disais que j’aviserais bien en fonction de la situation…

Nous avions projeté de nous rendre chez les parents de la mariée pour passer l’après midi et terminer la soirée avec les restes du mariage. C’était une belle demeure bien provinciale des années 50, bien aménagée et restaurée tout en gardant son cachet authentique. Une très belle piscine était aménagée au milieu du jardin, comme le temps s’y prêtait, la plupart des invités s’y jetèrent. Ma femme avait récupéré ses béquilles et Aurélie avait trouvé un rythme de croisière adapté à son handicap. Elle ne faisait plus la fière mais s’appliquait à boitiller en faisant bien attention de bien positionner sa cheville à chacun de ses pas, toujours en relevant ses orteils. Je la vois tenir fermement la main de Marc tout en se collant à lui du mieux qu’elle puisse. Je sens toujours son excitation qui n’a pas l’air de s’apaiser, vu ses demandes incessantes d’attention auprès de Marc.

Les parents de la mariée connaissant depuis leur enfance nos dames plâtrées, les accueillent avec grande compassion. Ils se demandent ce qui est arrivée encore à Aurélie, elle allait bien, hier contrairement à ma femme. Aurélie leur raconte son aventure. A mon grand étonnement ils lui répondent que déjà petite elle jouait souvent au docteur avec leur fille et son frère. C’était la seule qui simulait des journées entières une blessure aux pieds. Et puis comme par punition divine elle avait eu plusieurs entorses plâtrées et cette fameuse fracture qui a été le summum. Alors de la voir de la sorte ne les étonnait pas plus que ça, finalement. J’en apprenais donc encore plus sur la miss Aurélie qui n’en était pas à son premier plâtre et qui a priori vu le nombre d’entorses à son actif confirmait bien le diagnostique d’hyperlaxité du médecin. Il fallait qu’elle le prenne au sérieux !!!

Les filles auraient bien aimé piquer une tête dans la piscine comme tout le monde, elles doivent se contenter de se déchausser de leur unique chaussure et de marcher ou béquiller pied nu dans l’herbe jusqu’à la piscine. Elles peuvent juste tremper leur cheville non plâtrée dans l’eau, l’autre étant à ne mouiller sous aucun prétexte. Les voila donc assises cote à cote au bord de la piscine, regardant les autres s’éclater. Marc et moi nous leur tenons compagnie, histoire de soulager leur désarroi. Certaines personnes dans la piscine compatissent à leur état et se sentent tellement gênés qu’ils finissent par en sortir. Devant ce malaise grandissant, et ne voulant pas gâcher l’après midi, les filles proposent de s’éloigner de la piscine et de se mettre un peu plus loin. Bizarrement leur chaussure étant restée un peu plus loin, elles y vont pied nu. Je suis bien étonné par ma femme qui a bien changé d’attitude depuis son plâtrage. Même la traversée difficile d’une allée de gravillons ne lui fait pas peur, malgré la délicatesse à béquiller sur un terrain blessant. Aurélie a moins de mal à traverser cette allée, vu qu’elle n’a pas de saut à effectuer sans les béquilles. Pendant le chemin, je ne sais pas comment, les discussions nous amènent à former deux groupes, Marc et moi nous nous retrouvons avec la compagne de l’autre.

J’en profite pour aborder le sujet délicat de l’attrait du plâtre avec Aurélie :

«  Alors comme ça tu aimais jouer à la patiente au pied cassé, quand tu étais jeune ? » je lui dis.

« En fait je pense que je n’ai pas grandi à ce niveau là…A part la fois où je ne me suis pas ratée avec mon accident et mon gros plâtre, j’aime toujours jouer à l’éclopée.. » me répond elle.

«  Tu sais qu’il y a des gens qui aiment ça particulièrement et d’autres qui aiment bien leur apporter assistance. » je continue.

«  Je sais, je sais, pendant ma période plâtrée, j’ai largement eu le temps de creuser le sujet, tu penses bien en 12 semaines...J’ai découvert toute une communauté de «  casters », on les appelle ainsi, tu sais. Hé au fait comment tu sais déjà tout ça toi ? » me demande t-elle.

«  Ben en fait moi je vais t’avouer une chose, de voir une cheville plâtrée de femme m’excite vraiment, et je crois que j’ai fait des recherches sur le web, un peu comme toi. Je me suis rendu compte que je n’étais pas seul au monde avec ce fantasme, si on peut dire. » lui dis je.

« Attends un peu…tu veux dire qu’on serait des « casters » tous les deux ?? Ce serait génial !!! Hé, hé bon je comprends mieux pourquoi tu es aux petits soins avec ta femme, tu vas être aux anges pendant 6 semaines, gros veinard !!! » me lance t-elle.

« Alors là j’en reviens pas c’est la première fois que je rencontre un caster, il faut qu’on en discute de tout ça » lui dis je, comme on rejoignait Marc et ma femme.

« Oui, oui shhhhttt, restons discrets. » me chuchote t-elle.

L’après midi me semble longue j’ai envie de partager tellement de choses avec Aurélie que j’ai du mal à participer aux évènements, surtout que maintenant qu’on s’est un peu découvert, notre relation s’en est trouvée modifiée. Bien qu’on ne soit nullement attirés l’un vers l’autre, nous avons quand même quelque chose qui nous rapproche. Elle s’amuse quand même à s’arranger à trouver une position qui me permet d’avoir une vue unique sur ses orteils. A mon tour je me fais un malin plaisir à lancer des phrases se rapportant à son plâtre ou en lui apportant de l’aide ou en la mettant en difficulté pour marcher. Je me rends vite compte qu’elle adore se sentir dépendante, de devoir espérer de l’aide pour s’en sortir. Mes multiples expériences de la journée me permettent de mieux en mieux cerner les véritables aspects de sa passion. Elle prétexte une douleur soudaine et se met à boiter énormément. Elle sautille de plus en plus en essayant de ne pas poser son plâtre à terre. Pour moi elle simule et elle s’éclate de voir tout le monde prendre soin d’elle et de se sentir comme étant le centre du monde. Beaucoup de personnes la soutiennent ou lui viennent en aide. Quelle actrice formidable, elle fait. Elle confirme ma théorie quand elle passe devant moi et me fait un clin d’œil. En tout cas ses petits jeux nous mettent dans un état d’excitation quasi intenable. Nous avons qu’une hâte, nous assouvir. La soirée nous semble lente, nous nous défoulons sur nos moitiés la nuit venue. Ma femme et Marc nous raconteront le lendemain à chacun de nous que la nuit fût mémorable. Marc en tant qu’homme est le plus expressif quand on se retrouve seuls. Il a trouvé Aurélie très entreprenante malgré son plâtre qui a l’air de l’exciter à un point inédit. J’essaye de lui faire comprendre sans rentrer dans les détails que quelque part c’est une sorte de dépendance qu’elle doit ressentir et qui sait peut être sans le savoir elle doit aimer ça. Il commence petit à petit à saisir mon message et se dit que ça va lui plaire. Il me remercie pour ces petites explications, il m’a l’air d’être très content de ce qu’il vient entendre. Je sens qu’il a des idées qui lui viennent à l’esprit, je me dis des fois qu’il est un peu bizarre. Alors quand il a des idées il m’effraie toujours un peu. Je décide de le surveiller un peu de loin quand même. Le lendemain est notre journée de retour en région Parisienne. Nous nous préparons à rentrer, ma femme et moi attendons Marc et Aurélie à l’accueil. Je les vois arriver enfin en haut de l’escalier. Aurélie est dans les bras de Marc. Ce dernier est tout fier de la porter dans ses bras, vu la stature plutôt imposante, on a l’impression que c’est une poupée dans ses bras. Le visage d’Aurélie n’est pas très souriant, plutôt un peu grave. Je pense de suite à encore une de ses comédies et je lui demande si ça va. Elle me répond qu’elle n’arrive plus à poser le pied à terre ! Je n’apprendrais que plus tard les raisons de sa blessure, pour résumer la nuit fut très mouvementée et connaissant leur tendance un peu « bondage », ils ont essayé de nouvelles positions qui ont plutôt été fatales pour la cheville d’Aurélie. Elle pense qu’une torsion violente malgré le plâtre à du provoquer une blessure à sa cheville. En tout cas la situation est telle qu’elle ne peut plus poser sa cheville à terre. Nous ne savons pas si on doit l’emmener aux urgences de suite ou si ça peut attendre d’être dans sa ville. De toute façon il fallait qu’un médecin l’examine, ses orteils complètement boudinés confirmaient qu’il y avait un gros problème. L’accueil nous indique que le médecin du village consulte ce matin et qu’en principe il n’y a pas trop de monde à cette heure ci. Nous décidons donc par précaution de le consulter avant de prendre la route. Ma femme devient de plus en plus experte en béquillage, elle a adopté une allure normale de marche. Marc préfère porter Aurélie jusqu’à la voiture que l’aider à sautiller. Aurélie aurait bien aimé cet instant où une dépendance totale semble évidente, mais des douleurs lui rappellent que ce n’est pas du cinéma.


Par castlover - Publié dans : Les plâtres du mariage
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